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Ce blog s'adresse à toutes les personnes francophones atteintes par la maladie, et qui ne peuvent pas accéder aux actualités des sites anglo-saxons, souvent beaucoup plus actifs que les sites français. Il est la traduction que j'espère la plus exacte possible des actualités publiées sur le site du Multiple Sclerosis Resource Center, que je remercie de m'autoriser à traduire et diffuser en français leurs articles. Ces informations sont données à titre indicatif, et n'engagent la responsabilité que de leur auteur. Ce blog dégage toute responsabilité quant au contenu traduit dans ses pages depuis le site du MSRC. En espérant que ce site pourra profiter au plus grand nombre, je vous souhaite bonne lecture et bon courage dans votre combat contre la maladie, combat qui est aussi indirectement le mien. Pour plus d'informations, consulter le site original : www.msrc.co.uk

vendredi 8 juin 2007

Les antidepresseurs semblent être inefficaces dans le traitement de la dépression chez les patients souffrant de SEP

Une étude portant sur des patients dépressifs et/ou atteints de dysthymie ne montre aucune relation entre la prise d'un anti-dépresseur et l'amélioration des symptômes.

Les résultats présentés au 21ème congrès du Consortium of Multiple Sclerosis Centers proviennent d'une étude de l'Université de Washington impliquant 96 patients atteints de SEP et portant sur l'exercice comme traitement de la dépression. Les critères d'inclusion étaient un diagnostic de dépression profonde et/ou de dysthymie basé sur les critères du Structured Clinical Interview et du Statistical Manual of Mental Disorder, 4ème édition.

Les responsables de l'étude originale étaient conscients que certains patients étaient traités par des anti-dépresseurs alors que d'autres ne l'étaient pas. Cette étude parallèle a donc travaillé sur la proportion de personnes atteintes de SEP sous anti-dépresseurs, et a évalué l'influence de ceux-ci sur des variables comportementales.

Celeste Heunter, du Multiple Sclerosis Rehabilition Research and Training Center de l'université de Washington, à Seattle, et un des auteurs de la présentation ont expliqué à la revue Medscape qu'un de leurs collègues avait remarqué que bien que tous les patients de l'étude souffraient de dépression, il n'y avait aucune différence entre ceux à qui on avait prescrit des anti-dépresseurs et ceux qui n'en prenaient pas.

"La dépression est plus difficile à combattre chez les patients atteints de SEP", déclare Mme Hunter. "Je constate que, dans une situation donnée, ces patients sont émotionnellement plus réactifs que s'ils n'avaient pas la SEP. L'imprévisibilité est un facteur tellement important : lors d'une poussée vraiment sévère, ils ne savent pas s'ils récupèreront leurs fonctions perdues."

Près de la moitié des patients du groupe ne prenaient pas d'anti-dpéresseurs :

Pourcentage de prise de traitement anti-dépresseur :
Aucun : 44.0 %
Fluoxétine 5.0 %
Citalopram 6.0 %
Bupropion 14.0 %
Venlafaxine 11.0 %
Sertraline 6.0 %
Autres 14.0 %

85 % des patients étaient des femmes, 42.7 avaient un emploi. Leur score EDSS variait de 4 ou moins dans 52.1 % des cas, 4.5 à 6.0 dans 45.8 % des cas à 6.5 ou plus dans 2.1 % des cas.

Les chercheurs ont comparé les patients prenant des antidpéresseurs (n=54) avec ceux n'en prenant pas, en utilisant l'échelle de Hamilton pour la dépression, la liste de symptômes de Hopkins, l'échelle modifiée d'impact de la fatigue, et l'échelle EDSS, et n'ont pas trouvé de différence significative entre les deux groupes sur aucune de ces échelles.

"Parce que l'étude n'a pas inclu les personnes sous anti-dépresseurs et ne souffrant pas à ce moment de dépression, nos résultats peuvent avoir été biaisiés dans la recherche d'une amélioration des symptômes associée à la prise de ces médicaments." ont conclu les auteurs de l'étude. "Des études complémentaires dans ce domaine de traitement de la SEP seraient nécessaires." ont-ils ajoutés.

Kurt Johnson, professeur au département de médecine rééducative à l'université de Washington, n'ayant cependant pas participé à l'étude, a déclaré à Medscape qu'il n'y a aucune preuve dans la littérature que les anti-dépresseurs sont utiles dans le traitement de la dépression chez les patients atteints de SEP. "Nous avons trouvé la même chose lors d'une autre étude avec un plus grand nombre de patients. Beaucoup d'entre eux prenaient des anti-dépresseurs quand ils n'étaient pas dépressifs, et beaucoup d'autres étaient dpéressifs et ne prenaient pas d'anti-dpéresseurs".

Une plus grande incidence de la dépression

Medscape a aussi rencontré Stephen Kirzinger, du Multiple Sclerosis Care Center Program, Department of Neurology, de l'université de Louisville (Kentucky), à propos de cette étude. "Certes, nous pouvons penser que des patients souffrant d'une maladie chronique peuvent développer une réaction dépressive, mais l'incidence dans les populations ateinttes de SEP est beaucoup plus grande que ce à quoi on s'attend, comparé à d'autres maladies chroniques." a déclaré le docteur Kirzinger. "Nous pensons donc que c'est une des manifestations de la maladie, et qu'il existe un changement chimique menant à la dépression chez ces patients."

Les anti-dépresseurs listés par les patients sont des inhibiteurs liés à la sérotonine. Le Dr Kirzinger a remarqué que certaines données préliminaires indiquaient que la sérotonine elle-même avait un effet bénéfique sur le système immuniatire "Je pense que cette étude va à l'encontre de la plupart de nos situations cliniques dans lesquelles les patients dépressifs répondent bien aux traitements. Le fait qu'ils n'aient pas vu une différence importante entre les personnes sous antidépresseurs et ceux ne l'étant pas est quelque peu surprenant."

L'étude a été financée par le Natinal Rehabiliation Research en Training Center on Multiple Sclerosis du département américain de l'éducation.

Source : Multiple Sclerosis Resource Center www.msrc.co.uk

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Consortium of Multiple Sclerosis Centers 21st annual meeting: Abstract S110. (08/06/07)