Pourquoi ce blog ?

Ce blog s'adresse à toutes les personnes francophones atteintes par la maladie, et qui ne peuvent pas accéder aux actualités des sites anglo-saxons, souvent beaucoup plus actifs que les sites français. Il est la traduction que j'espère la plus exacte possible des actualités publiées sur le site du Multiple Sclerosis Resource Center, que je remercie de m'autoriser à traduire et diffuser en français leurs articles. Ces informations sont données à titre indicatif, et n'engagent la responsabilité que de leur auteur. Ce blog dégage toute responsabilité quant au contenu traduit dans ses pages depuis le site du MSRC. En espérant que ce site pourra profiter au plus grand nombre, je vous souhaite bonne lecture et bon courage dans votre combat contre la maladie, combat qui est aussi indirectement le mien. Pour plus d'informations, consulter le site original : www.msrc.co.uk

mercredi 4 juillet 2007

Le Parti National Ecossais se positionne en faveur d'une suppression des frais de prescription

Des milliers d'Ecossais souffrant de maladies chroniques comme le cancer ou l'asthme pourraient se voir accorder une suppression des frais à payer.

Le ministre de la santé Shona Robinson a promis de supprimer les frais à payer par les patients écossais d'ici avril prochain.

Elle a declaré que la première étape sera de déterminer quelles affections chroniques la dispense de paiement va couvrir. A priori, celle liste devrait inclure le cancer, la leucémie, l'hépatite C, l'asthme, l'arthrite et la sclérose en plaques.

A terme, l'éxécutif écossais voudrait supprimer progressivement tous les frais de prescription. Miss Robinson a déclaré à ce sujet : "Nous avons le sentiment que ces frais de prescription sont une taxe sur la santé ; ceux qui souffrent d'une affection chronique ne devraient pas être pénalisés"

"Si c'est une maladie à vie, alors ils sont pénalisés pour toute leur vie. Pour ceux qui ont besoin de nombreux médicaments, ce peut être un poste de dépense très important."
Les droits actuels de prescription ont atteint 20 livres en avril pour redescendre à 6.85 livres. Les supprimer pour les maladies chroniques devrait coûter 9 millions de livres, tandis que la suppression totale coûterait 46 millions de livres. Les associations caritatives ont accueilli avec bienveillance cette prise de position, qui devrait passer au parlement avec un large soutien des députés écossais, selon le Parti National Ecossais.

On compte près de 390 000 asthmatiques en Ecosse, y compris le premier ministre écossais Alex Salmond.

Shona Aslam, directrice nationale de Asthma UK Scotland, indique que "C'est une occasion de profondément réformer un système inéquitable, injuste et qui ne peut pas être maintenu sur le long terme." Barrie Collins, de l'association Breast Cancer Care Scotland, ajoute que ces frais de prescription sont une terrible difficulté pour les patients.

Source: Daily Mail (c) 2007 Daily Mail; London (UK). All rights Reserved.

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mardi 3 juillet 2007

Aucune différence sur l'activité de la maladie entre les différents traitements

Une comparaison face à face de l'Interferon beta-1b (Betaseron, Bayer HealthCare Pharmaceuticals, ex Berlex) et l'acétate de glatiramère (Copaxon, Teva Pharmaceuticals Industries) montre une efficacité comparable des deux traitements, mais dans les deux cas, mais dans les deux cas une activité de la maladie toujours présente.

L'étude, appelée "Betaseron contre Copaxone dans la SEP, avec gadolinium triple dose et critères IRM 3T" (Betaseron vs Copaxone with Triple Gadolinium and 3-T MRI Endpoints, BECOME) est la première étude prospective, randomisée, en évaluateur aveugle, initiée par les investigateurs ) comparer directement deux médicaments dans le traitement de la SEP. L'étude était soutenue en partie par une bourse accordée par Berlex/Schering AG.

Diego Cadavid, professeur associé du département de neurologie et de neurosciences de la faculté de médecine du New Jersey, à Newark, et le centre pour la SEP du Holy Name Hospital, à Teaneck, New Jersey, ont publié lesurs résultats lors de la session de présentations du Whitaker Research Track du 21e congrès annuel du consortium des centres Sep.

Durant cette étude, 75 patients Sep ont été répartis au hasard dans 2 groupes de traitement : 36 avec intérféron beta-1b et 39 avec de l'acétate de glatiramère. Les lésions actives combinées (Combined Active Lesions, CAL) ont été surveillées tous les mois pendant deux ans à l'aide d'IRM à 3 Tesla avec une triple dose de gadolinium et un délai de 40 minutes pour maximiser la prise de contraste. les signes cliniques de poussées, les aspects cognitifs et de handicap ont été également surveillés. Un total de 2754 Lésions Actives Combinées (LAC) ont été identifiées pendant l'étude.

Après 15 mois de traitement, un nombre similaire de lésions a été observé dans les deux groupes de traitement, mais la survenue de lésions a varié considérablement selon les patients. "La moitié des IRMs dans chacun des groupes a révélé de nouvelles lésions, et et l'autre moitié aucune." fait remarquer le Pr. Cadavid.

Ce dernier a ensuite reclassé les 75 patients selon un critère de lésions actives combinées : aucune LAC pendant 2 ans (n=15), LAC épisodiques (n=44), et LAC fréquentes (n=16). L'occurence de cette répartition dans les deux groupes n'était pas significativement différente (X2, P = .7)

L'activité de la maladie a continué dans une certaine mesure pour 77 à 83 % des patients, toujours sans différence significative entre les deux thérapies médicamenteuses.

Une technique de mesure sensible

Michael Racke, titulaire de la chaire du département de neurologie de l'université d'Ohio, et modérateur de la session, a axé ses commentaires faits à la revue Medscape sur la technique exceptionnellement sensible d'IRM utilisée. "En terme d'applicabilité clinique, personne ne va pratiquer des IRM mensuelles 3-Tesla à triple dose de gadolinium. Mais le vrai problème est que nous n'avons pas de corrélation histologique."

"Les données du Dr. Cadavid suggèrent que les deux médicaments comparés sont très similaires."
ajoute-t-il. Cependant, il pense que le procédé IRM inhabituel utilisé mesure quelque chose de différent qu'une IRM avec un aimant à 1.5 tesla et une simple dose de gadolinium. "A l'origine, puisque Berlex avait financé l'étude, ils pensaient que Betaseron batterait Copaxone, ce qui ne s'est pas produit. La question devient donc : pourquoi ? Avec une IRM conventionnelle, aurait-on observé ce qui était anticipé ? Ce procédé est très sensible, mais nous ne savons pas exactement ce que nous mesurons avec cette sensibilité accrue."

Critère des lésions actives combinées

Le Dr. Cadavid a analysé les résultats des tests comportementaux et cognitifs des 3 groupes de L.A.C.. Ces tests comprenaient un test de marche sur 25 pieds (NdT : environ 8 mètres), un test de vitesse de réponse, et un index de capacités cognitives. Dans pratiquement tous les tests, le groupe avec des lésions actives combinées faisait un score plus faible que les autres groupes lors du test initial, et continuait à faire de moins bons scores pendant la durée de l'étude.

Interviewé par Medscape, le Dr. Cadavid a declaré avoir été très surpris du mauvais score effectué par les patients du groupe de L.A.C. fréquentes. A la question du pourquoi ce handicap n'avait pas été remarqué plus tôt, il a commenté : "C'est lié à la forme que revêt la poussée. Si le patient perd la vue d'un oeil, ce handicap est relevé tout de suite. Mais si il a des problèmes plus subtils, comme des problèmes d'équilibre, de marche, ou des problèmes cognitifs, ces handicaps peuvent ne pas être remarqués tout de suite. Les gens ont tendance à relier ces symptômes à autre chose."

En ce qui concerne l'utilité clinique des schémas à lésions actives combinées, il souligne que "On ne peut pas considrérer que juste parce que l'on met des patients sous traitement, on les a sous contrôle. On doit être attentif, plus particulièrement avec le groupe présentant des lésions fréquentes, parce qu'ils semblent déjà avoir perdu des fonctions quand on les voit pour la première fois." Il ajoute que "Même si on les met sous traitement, on ne les contrôle pas. Ils deviennent de plus en plus handicapés sous vos yeux."

Il ajoute que le point important est que "après 10 ou 12 d'existence de ces premiers traitements de base, nous entrons dans une phase où de nouveaux médicaments plus puissants mais avec des effets secondaires plus graves apparaissent. On ne peut pas mettre tout le monde dans le même panier. Il est temps maintenant de devenir plus sélectif et de cibler les patients présentant des lésions plus fréquentes avec les médicaments les plus puissants mais à plus haut risque."

Source: Consortium of Multiple Sclerosis Centers 21st Annual Meeting. John Whitaker Research Track. (16/06/07)
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Vaccin contre l'hépatite B et risque de poussée après un premier événement démyélinisant inflammatoire infantile du SNC

Auteurs de l'étude : Mikaeloff Y, Caridade G, Assi S, Tardieu M, Suissa S; KIDSEP, groupe d'étude de la société de neuropédiatrie française. Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Service de Neurologie Pédiatrique.
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Les préoccupations de l'opinion publique conernant l'augmentation éventuelle du risque de sclérose en plaques associé à la vaccination contre l'hépatite B a conduit à réduire la vaccination.

Les auteurs ont cherché à savoir si cette vaccination effectuée après un premier épisode aigu de démyélinisation inflammatoire infantile du SNC augmentait le risque de conversion en SEP.

Ils ont étudié une cohorte de patients appelée KIDSEP (enfants atteints de SEP), dont la participation à l'étude a commencé entre 1994 et 2003, depuis leur premier événement démyélinisant (inclusion dans la cohorte) jusqu'à la survenue d'un second épisode, jusqu'en 2005.

Un modèle de risques proportionnels de Cox sur la dépendance temporelle à l'exposition au vaccin a été utilisé pour évaluer l'effet de la vaccination (hépatite B, téntanos), sur le risque de survenue d'un second épisode (conversion en sclérose en plaques), et ce, pendant la période de suivi de l'étude.

La cohorte comprenait 356 sujets avec une période de suivi moyen de 5.8 ans (SD 2.7). 146 personnes (41 %) ont eu une poussée pendant la durée de l'étude; 33 sujets ont été exposés au vaccin contre l'hépatite B et 28 au vaccin anti-tétanique à un moment quelconque pendant la durée de suivi de l'étude. Le taux de risque ajusté d'avoir une poussée dans les 3 ans suivant la vaccination contre l'hépatite B était de 0.78 (0.32 - 1.89) et pendant une période quelconque de 1.09 (0.53 - 2.24). Le taux de risque ajusté d'avoir une poussée dans les deux ans suivant la vaccination antitétanique était de 0.99 (0.58 - 1.67) et pendant une durée quelconque de 1.08 (0.63 - 1.83).

les auteurs de l'étude concluent que la vaccination contre l'hépatite B et contre le tétanos après un premier événement démyélinisant inflammatoire du SNC dans l'enfance ne semble pas augmenter le risque de conversion vers une sclérose en plaques, bien que la possibilité d'une légère augmentation de ce risque ne soit pas exclue.

Mikaeloff Y, Caridade G, Assi S, Tardieu M, Suissa S; KIDSEP study group of the French Neuropaediatric Society. Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Service de Neurologie Pédiatrique.

Pubmed (15/06/07)
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Multiple Sclerosis Resource Center

lundi 2 juillet 2007

Une étude met en évidence une cause possible de la SEP

La campagne de santé publique australienne "Slip, slop, slap" pour la prévention du cancer de la peau pourrait exposer les australiens à un risque plus élevé de sclérose en plaques.

Des chercheurs pensent que l'augmentation de l'incidence de la sclérose en plaques pourrait être reliée à une baisse du taux de vitamine D, qui est produite par notre corps lorsqu'il est exposé à la lumière du soleil.

On estime que 18 000 Autraliens sont touchés par la SEP, dans laquelle les défenseurs-tueurs de l'organisme, les lymphocytes T, attaquent la gaine protectrice de myéline des nerfs dans le cerveau.

La maladie touche habituellement des individus entre 20 et 30 ans, entaînant une disparition progressive de certaines fonctions comme le mouvement, la vue, ou survenant lors d'épisodes aigus ponctués par des rémissions temporaires.

Le directeur exécutif de MS research Australia, Jeremy Wright, affirme que le nombre de cas de SEP augmente de 6 à 7% par an.

"Nous constatons près de 1000 nouveaux cas par an, et cela dépasse maintenant le taux de croissance de la population." a-t-il déclaré.

M. Wright a ajouté que les causes de cette augmentation n'étaient pas claires, mais qu'on soupçonne de plus en plus un lien avec le soleil et la vitamine D. Il indique par exemple que les recherches avaient mis en évidence que plus une population vit loin de l'équateur, plus grand est son taux de SEP. Il ajoute que l'incidence de la SEP est 4 à 5 fois plus élevée dans la région de Victoria que dans celle de Queensland. Selon lui, les populations vivant dans la région de Victoria auraient besoin de 10 à 15 minutes d'exposition à la lumière du soleil, 2 à 3 jours par semaine, pour avoir un apport de vitamine D adéquat.

"Notre théorie est que nous sommes peut-être allés trop loin avec la campagne Slip, slop, slap" a-t-il conclu. (NdT : une camapgne australienne de santé publique incitant les australiens à se protéger de la lumière du soleil, responsable de nombreux cancers de la peau. L'Australie est en effet très proche du trou de la couche d'ozone, ce qui augmente la quantité d'UV nocifs reçus par la peau)

Il a ajouté qu'un autre théorie pourrait être les environnements aseptisés dans lequels nous vivont et qui emêcheraient notre système immunitaire de se développer correctement.

"Nous enfants sont moins exposés aux agents néfastes qui pourraient leur donner des maladies et qui stimulent le système immunitaire tôt dans la vie." "Si n'habitue pas son système immunitaire à fonctionner très tôt, il n'apprend pas à se renforcer contre d'autres maladies plus tard."

M. Wright souligne que la recherche promettait des avancées majeurs dans le traitement de la SEP. Selon lui, de nouveaux médicaments permettant de réduire de façon significative le nombre de poussées chez les patients atteints de la forme cyclique de la SEP sont en cours de test et pourraient être mis sur le marché d'ici 5 ans. D'autres chercheurs, entre autres des universités de Melbourne et de Monash, seraient en train de faire des progrès dans la réparation des cellules fabricatrices de myéline endommagées.

Source : News.com.au Copyright 2007 News Limited (15/06/07)
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Gordon Brown invite des experts de la SEP à Londres

Le futur premier ministre britannique a invité 360 des meilleurs experts mondiaux sur la sclérose en plaques à Londres, pour le lancement de MS Frontiers 2007, l'événement phare organisé par le MS Society pour la communauté de la recherche sur la SEP.

"Je voudrais souhaiter aux délégués la bienvenue à la conférence sur la recherche organisée par la MS Society, Frontiers. La sclérose en plaques est une affection dévastatrice, et il est capital que le Royaume-Uni joue un rôle moteur dans la promotion d'une recherche de grande qualité, dans l'objectif d'améliorer notre compréhension de la maladie. Les personnes souffrant de SEP, leurs familles et leurs aidants louent vos efforts." a déclaré Gordon Brown.

Frontiers est un événement de deux jours réunissant des chercheurs sur la SEP venant du monde entier. Les sujets des débats sont entre autres les causes possibles de la SEP, pourquoi la maladie varie tellement selon la localisation géographique (par exemple : on compte deux fois plus de cas de SEP en Ecosse qu'en Angleterre), et les origines de la maladie. Les experts vont se pencher sur les potentialités de traitements novateurs, comme la thérapie par cellules souches, les risques mis en jeu avec des traitements plus agressifs, et une panoplie d'approches rééducatives pour tenir la SEP en échec.

Le président de la MS Society, Simon Gillespie, qui inaugure l'événement ajourd'hui, a declaré :" La recherche offre le plus grand espoir de battre un jour la SEP, et c'est notre vision en tant qu'association caritative. Nous avons investi plus de 14 millions de livres dans des projets partout dans le Royaume-Uni qui tentent de comprendre ce qui provoque cette terrible affection, et cherchent des moyens de combattre les symptômes, ici et maintenant."

"MS Frontiers réunit certains des meilleurs cerveaux de la recherche et leur permet de partager des idées, de partager des points de vue différents et faire avancer l'agenda de la recherche."

"La MS Society double les fonds accordés à la recherche pour l'année prochaine, et nous voulons que la communauté des chercheurs sache sans aucun doute que nous les soutenons à 100%. Nous accueillons avec gratitude le soutien de Gordon Brown."


Frontiers 2007 accueille 28 orateurs internationaux, y compris des représentants des Etats-Unis, Australie et Canada. Le point d'orgue des présentations sur le futur des thérapies pour la SEP est celle du professeur Larry Steinman, de l'université de Stanford.

Source : The MS Society (13/06/07)
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vendredi 29 juin 2007

Des chercheurs de Stanford clarifient le rôle d'une protéine dans la SEP

Selon des chercheurs de l'école de médecine de l'université de Stanford, une protéine présente majoritairement dans le cristallin pourrait être un élément critique dans la spirale de l'inflammation et des dégâts provoqués par la sclérose en plaques.

Cette protéine, l'alphaB-crystallin, ne se trouve pas normalement dans le cerveau, mais se développe en réponse aux lésions infligées aux cellules nerveuses par la sclérose en plaques. Ces lésions peuvent provoquer chez les personnes qui en souffrent des pertes de motricité et même une paralysie.

"La découverte majeure de article est la réponse à la question : 'à qui sert l'alphaB-crystallin ?' " rapporte Lawrence Steinman, professeur de neurologie et de neurosciences. Le Pr. Steinman et son équipe ont montré que cette protéine jouait un rôle protecteur dans le modèle animal (chez des souris) de la sclérose en plaques. Ils ont montré également qu'une fois injectée à des souris, elle permettait de supprimer la paralysie. Ces découvertes seront publiées le 13 juin dans l'édition en ligne de la revue Nature.

Dans la SEP, le système immunitaire attaque la gaine de myéline entourant les neurones, provoquant leur dysfonctionnement. D'après la Multiple Sclerosis Foundation, près de 500 000 personnes aux Etats-Unis auraient été diagnostiqués comme souffrant de cette maladie, qui se manifeste par des symptômes variés, qui dépendent de la localisation et de la taille des lésions de la gaine de myéline. Les symptômes les plus courants sont la fatigue, une faiblesse générale ou des membres, des vertiges, des engourdissements des problèmes de vision.

Pour une raison encore inconnue, le système immunitaire considère l'expression de la protéine alphaB-crystallin dans le cerveau comme un signal de danger et attaque cette substance réparatrice. "L'attaque immunitaire dirigée contre l'alphaB-crystallin aggrave la situation, comme si un conducteur perdait le contrôle de son camion en descendant à fond une route de montagne, et que tout à coup, les freins lâchaient." commente le Pr. Steinman. Et il ajoute que, de façon remarquable, l'injection de cette protéine fonctionne comme si les freins se remttaient à marcher, permettant de reprendre le contrôle.

Si la même récupération est observée chez l'Homme, la protéine pourrait peut-être un jour être utilisée pour traiter la sclérose en plaques. "C'est un vrai plaisir de voir que cette même substance, produite naturellement par l'organisme et ayant ces effets protecteurs pourrait un jour être mise à profit et utilisée comme thérapie." déclare le Pr. Steinman.

L'équipe est optimiste quant à l'utilisation possible de la protéine comme médicament, mais le Pr. Steinman et Shalina Ousman, chercheuse post-doctorante dans son laboratoire et premier auteur de la publication, souligne le fait qu'il reste encore beaucoup de chemin avant de la tester sur des humains.

La reconnaissance du rôle de cette protéine dans la sclérose en plaques a débuté il y a plus de 10 ans. Le chercheur néerlandais Johannes Van Noort avait découvert alors que la cible principale de l'attaque du système immunitaire dans le cerveau n'était pas une des parties de la myéline, présumée coupable, mais l'alphaB-crystallin, le constituant majeur du cristallin.

"Pour une raison inconnue, la protéine est attaquée dans le cerveau, où on s'attend pas à ce qu'elle soit présente." déclare le Pr. Steinman, qui avait écrit un éditorial au sujet de la découverte de Van Noort en 1995, au moment de sa publication dans Nature. A partir de ce moment, Steinman et d'autres de ses collègues s'étaient demandés ce que signifiait la présence soudaine dans le cerveau d'une protéine qu'on trouve normalement dans le cristallin. En 2001, Steinman avait publié dans Science un catalogue des protéines les plus abondantes dans la sclérose en plaques, et l'alphaB-crystallin arrivait en tête.

La découverte les a donc menés, lui et son équipe, à réaliser une série d'expériences sur le modèle animal de la sclérose en plaques : l'encéphalomyélite expérimentale autoimmune. Ils ont montré de différentes manières comment l'alphaB-crystallin réduisait l'inflammation chez les souris et diminuait d'autres situations pathologiques associées à la sclérose en plaques, comme la mort cellulaire. Ils ont également montré que la suppression de la protéine entraînait une augmentation des symptômes neurologiques des animaux.

"Nous devons nous rappeler que les mécanismes de réparation en réponse aux lésions ou au stress existent." ajoute Shalina Ousman. "Néanmoins, dans certains cas, ces mécanismes de réparation n'arrivent pas à supplanter les mécanismes causant les blessures. Il est important de se demander pourquoi ces mécanismes faillissent et si leur fonction protectrice peut être restaurée."

"Quand les souris atteintes de l'équivalent de la SEP ont reçu les injections de la protéine, leur paralysie s'est inversée. La protéine a restauré l'ordre en supprimant les processus cellulaires qui causaient les dégâts.", explique S. Ousman. Steinman a spéculé alors que le mécanisme relevait d'une augmentation de la tolérance (tolerisation), de façon similaire au procédé utilisé lors désensibilisations allergiques, où l'on injecte à la personne la protéine responsable de l'allergie, pour que son corps apprenne à l'ignorer.

Une fois que les chercheurs ont eu une prise sur ce qui se passait chez la souris, ils se sont tournés vers les humains. En utilisant un ensemble d'échantillons de liquide céphalo-rachidien obtenus grâce à un collaborateur de l'école médicale de Harvard, l'équipe de Steinman ont fait des tests avec leur panel d'anticorps. Ces panels, développés avec des collègues de Stanford, William Robinson et P.J. Utz, professeurs assistants de médecine, sont des plaques de verre marquées avec d'infimes quantités de protéines constituant la gaine de myéline, afin de dresser le profil des cibles des anticorps.

Ils ont mis en évidence que chez l'Homme également, la plus forte réponse des anticorps était dirigée contre l'alphaB-crystallin, conduisant les chercheurs à penser que la protéine pouvait inverser les dégâts chez les humains comme elle le faisait chez les souris. "Je vais travailler énergiquement pour faire passer ceci du laboratoire à des développements plus avancés," a déclaré Steinman, "que ce soit à travers des collaborations avec des compagnies déjà existantes, ou en créant une nouvelle."

Source : Stanford University Medical Center (16/06/07)
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Influence du récepteur histaminique central H3 sur la susceptibilité aux pathologies inflammatoires du SNC

L'Histamine (HA), une amine biologique au champ d'action très large dans les paramètres physiologiques et pathologiques, joue un important rôle régulateur dans l'encéphalomyélite allergique expérimentale, le modèle autoimmun de la sclérose en plaques. L'Histamine exerce son effet via quatre récepteurs G couplés à des protéines, appelés récepteurs à Histamine H1, H2, H3 et H4.

On a observé que, comparées à des animaux sauvages, des souris dont le récepteur H3 (H3RKO), exprimé en temps normal uniquement dans les cellules du système nerveux, présentaient des pathologies plus sévères et une inflammation plus importante.

On a pu montrer que cet effet est associé à un dérèglement de la perméabilité de barrière hémato-encéphalique, et une expression plus importante de MIP-2, IP-10 et CXCR3 par les lymphocytes T périphériques.

Les données suggèrent qu'un ciblage pharmaceutique du récepteur H3R pourrait pour empêcher le développement de nouvelles lésions liées à la SEP, et donc limiter de façon significative la progression de la maladie.

Teuscher C, Subramanian M, Noubade R, Gao JF, Offner H, Zachary JF, Blankenhorn EP.

Departments of Medicine and Pathology, University of Vermont, Burlington, VT 05405

Source Pubmed (13/06/07)

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